Résumé
- Au Rwanda l'armée française poursuit sa mission. Les dirigeants français sont de plus en plus nombreux à mettre en avant les difficultés de cette mission. Il est vrai que les soldats français ne peuvent pas être partout.
- Dans une forêt se cachent des Tutsi affamés, blessés, affolés. Dans la montagne de Bisesero, les enfants tutsi ont appris à courir pour tenter d'échapper aux massacres. Depuis deux mois et demi qu'ils se sont réfugiés dans ces forêts, des groupes de Hutu viennent ici quotidiennement, pour la chasse à l'homme. Un enseignant nous sert de guide dans ce qui est devenu un cimetière, à ciel ouvert. Éric Nzabihimana : "Ça, c'est un trou qu'on avait fabriqué pour se cacher la journée. Un jour, ils ont pris un enfant dans la brousse, et l'enfant a révélé qu'il y a des gens qui se sont cachés ici. Ils enlèvent les pierres. Ils tuent celui qui était dans le trou, qu'on voit là, ici, à côté. […] Celle-ci c'est ma petite sœur. Elle s'appelle Bernadette. Elle vient de passer trois mois dans un trou. Toute la journée elle se cache dedans. Elle a peur de mourir. Et sa mère a été abattue. Sa grande sœur aussi. Et c'est elle qui est restée".
- Cet enfant a été machettée il y a à peine une semaine [gros plan sur son crâne balafré au niveau de l'oreille droite et de l'hémisphère gauche]. Sa mère et sa grand-mère ont été tuées. Hier encore [29 juin], des hommes sont venus, toujours les mêmes. Éric Nzabihimana : "Les miliciens nommés Interahamwe sont venus, accompagnés de quelques militaires et gendarmes, avec des armes à feu. […] Le préfet est venu le 24 mai. Il a accompagné les gens qui venaient faire des massacres".
- Ce matin des militaires français des commandos marine sont passés dans leur forêt, sans s'arrêter. Ils allaient en fait un peu plus loin. Ils y ont découvert la même horreur. Elle venait d'être commise. Parmi les 200 blessés recensés, 40 très graves ont été évacués vers le Zaïre.