« L'ennemi principal est le Tutsi de l'intérieur ou de l'extérieur, extrémiste et nostalgique du pouvoir, qui n'a jamais reconnu et ne reconnaît pas encore les réalités de la Révolution Sociale de 1959 et qui veut reconquérir le pouvoir au Rwanda par tous les moyens, y compris les armes ». Tous les Tutsi ayant eu à souffrir des persécutions commencées en 1959, ne peuvent voir de bienfaits dans celles-ci. Ils ne peuvent que souhaiter la fin de ces persécutions et de ces exclusions. Même si cela n'est pas suivi d'actes et reste au niveau de l'intention, cette attitude rentre exactement dans la définition de l'ennemi. Le rapporteur de la Commission des Droits de l'homme des Nations unies, M. René Degni-Ségui, a vu dans ce texte qui définit le Tutsi comme l'ennemi principal
la preuve de l'intention du génocide. Le TPIR n'a pas voulu y voir de complot génocidaire, acceptant le fait que des membres de la commission qui aurait élaboré ce texte n'ont pas été suspecté de génocide, tel le colonel Marcel Gatsinzi et soutenant que le Tutsi ne devient ennemi que s'il commet des actes prohibés. Ce n'est pas ce que nous comprenons de la première phrase. Ce texte est rédigé en français. Il n'a pas pu être ignoré des officiers français en particulier du lieutenant-colonel Jean-Jacques Maurin, conseiller du chef d'état-major de l'armée rwandaise et du colonel Jacques Rosier, commandant de Noroît. Ceux-ci suivent leur chef l'amiral Lanxade qui voit en tout tutsi un ennemi. Voir
Note du 11 octobre 1990