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March 7, 2024
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"After […] the withdrawal of our troops, President Habyarimana should not be able to remain at the head of the State"

Number: 461
Date: 23 février 1993
Author: Quesnot, Christian
Title: Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. A/s Conseil restreint sur le Rwanda
Source: Présidence de la République (fr)
Public records: FM
Abstract: In this note to President Mitterrand, General Quesnot and Dominique Pin announce that the RPF is on the verge of obtaining a politico-military victory in Rwanda. They propose a strong military intervention in support of the Rwandan army, accompanied by firm diplomatic action.
Comment: General Quesnot, President Mitterrand's private chief of staff, told him that the RPF was about to win a "politico-military" victory. To prevent it, he offers him several options including withdrawal or direct intervention in the fighting. After a withdrawal of our troops, he believes, "President Habyarimana should not be able to remain at the head of the State". By this observation, Mitterrand's military adviser recognizes that Habyarimana's regime is only holding up thanks to the intervention of the French forces. This is what happens again in February-March 1993. In his analysis, General Quesnot once again confuses the Tutsi and the RPF. He is perfectly informed of the genocide in preparation on the Hutu side, writing: "The victory of the Tutsi ethnic group which leads the RPF would undoubtedly bring about a Hutu ethnic surge whose consequences could be dramatic". The strategy of deterrence by the strike force of machetes had indeed dramatic consequences that knew the head of PC Jupiter, triggering tool at the Elysée of the French nuclear force.
Citation: PRÉSIDENCE : DE LA RÉPUBLIQUE Paris, le 23 février 1993 Le General Chef de l'Etat-Major Particulier NOTE à l'attention de Monsieur le Président de la République (S/c de Monsieur le Secrétaire RAT A/S — CONSEIL RESTREINT SUR LE RWANDA Mercredi 24 Février 1993 Le Front Patriotique Rwandais (FPR), avec l'aide du Président ougandais MUSEVENI, est sur le point d'obtenir une victoire politico-militaire au RWANDA. Un cessez-le-feu a été accepté officiellement tant par le gouvernement rwandais que par le FPR mais sur le terrain les combats continuent. La victoire de l'ethnie tutsi qui dirige le FPR amènerait sans aucun doute un sursaut ethnique hutu dont les conséquences pourraient être dramatiques. Déjà dans les zones occupées par les rebelles de nombreuses exécutions de civils auraient été commises. Le RWANDA compte aujourd'hui près de 600.000 personnes déplacées à cause des combats. Cependant, face à la détermination et à la puissance du FPR soutenu par l'OUGANDA, notre stratégie indirecte d'appui aux forces armées rwandaises n'apparaît plus suffisante. Cette situation nous place devant des choix difficiles. | OPTIONS : I - Dans le domaine militaire 4 types d'action sont envisageables : 1) - partir. Après l'évacuation de nos ressortissants et le retrait de nos troupes, le Président HABYARIMANA ne devrait pas pouvoir rester à la tête de l'Etat. Notre départ serait interprété comme l'échec de notre politique au RWANDA. On pourrait assister à la constitution d'un axe tutsi KAMPALA - KIGALI - BUJUMBURA. 2) - maintenir Le dispositif au niveau actuel et attendre. Cela permettrait de retarder l'évacuation de nos ressortissants sous réserve que le FPR ne décide pas de pénétrer militairement dans KIGALI. C'est un choix qui maintient une certaine ambiguité sur notre détermination, ambiguité qui peut paraître temporairement souhaitable. 3) — intervenir fortement en soutien à l'armée rwandaise. Il s'agit de renverser le rapport de force en accentuant notre aide à l'armée rwandaise par un apport logistique puissant et une implication de conseillers et d'artillerie à hauteur de notre détermination. Nous serions présents et actifs dans les zones d'opérations, mais nous ne participerions pas directement aux combats. 4) — intervenir fortement et directement avec nos forces. Ce choix, techniquement possible, ne peut être envisagé que si NOUS avons des preuves irréfutables d'une intervention militaire ougandaise directe, ce qui n'est pas le cas actuellement. II - Sur le plan diplomatique : Notre action pourrait s'inscrire dans la continuité : 1) - Soutien au processus démocratique en cours et relance des négociations d'Arusha. La prise de conscience toute récente du Premier Ministre et des hutus du Sud, des risques qu'ils courent à soutenir le FPR pourrait être mise à profit pour rapprocher le Chef de l'Etat et le Chef de Gouvernement. et les inciter à collaborer jusqu'aux élections. 2) — Appui à l'action diplomatique rwandaise aux Nations-Unies. Le Gouvernement de KIGALI vient d'écrire au Secrétaire Général des Nations-Unies pour lui demander le déploiement d'observateurs le long de la frontière entre l'OUGANDA et le RWANDA. Le Président MUSEVENT nous a donné son accord sur ce point. Nous soutenons cette initiative. Il serait utile également d'obtenir l'appui des Présidents HOUPHOUET-BOIGNY, Abdou DIOUF et BONGO à notre politique au RWANDA. 3) — Fermeté et réalisme vis-à-vis du Président MUSEVENI en le laissant dans l'incertitude sur le rôle ultime de nos forces. S'il donnait des gages concrets de bonne volonté, une réunion quadripartite en marge d'Arusha pourrait, comme il le souhaite, être envisagée (Ouganda, France, FPR, Rwanda). 4) - Intervention auprès de l'O.U.A. Après le cessez-le-feu les troupes du FPR doivent revenir sur leurs lignes antérieures. Les zones évacuées pourraient être contrôlées par les observateurs internationaux, le Gouvernement rwandais étant d'accord pour ne pas les réoccuper militairement. —000- Nous restons partisans, sur le plan militaire, de la solution 3 accompagnée d'une action diplomatique ferme. Dominique PIN. Général QUESNOT

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