Résumé
Dans cette note au Président Mitterrand, le général Quesnot et Dominique Pin annoncent que le FPR est sur le point d'obtenir une victoire politico-militaire au Rwanda. Ils proposent une intervention militaire forte en soutien à l'armée rwandaise, accompagnée d'une action diplomatique ferme.
Commentaire
Le général Quesnot, chef d'état-major particulier du président Mitterrand, lui annonce que le FPR est sur le point d'emporter une victoire « politico-militaire ». Pour l'empêcher, il lui propose plusieurs options dont le retrait ou l'intervention directe dans les combats. Après un retrait de nos troupes, estime-t-il, « le Président Habyarimana ne devrait pas pouvoir rester à la tête de l'Etat ». Par ce constat, le conseiller militaire de Mitterrand reconnaît que le régime d'Habyarimana ne tient que grâce à l'intervention des forces françaises. C'est ce qui se passe une nouvelle fois en février-mars 1993. Dans son analyse, le général Quesnot fait encore une fois l'amalgame entre les Tutsi et le FPR. Il est parfaitement informé du génocide en préparation du côté hutu, écrivant : « La victoire de l'ethnie tutsie qui dirige le FPR amènerait sans aucun doute un sursaut ethnique hutu dont les conséquences pourraient être dramatiques ». La stratégie de dissuasion par la force de frappe des machettes a eu en effet des conséquences dramatiques que connaissait le chef du PC Jupiter, outil de déclenchement à l'Élysée de la force nucléaire française.