Résumé
- Au G7, la France a obtenu un appui moral à l'action humanitaire de ses soldats au Rwanda. Le communiqué final salue en effet "l'action méritoire de la France". Une formule qui n'était pas mentionnée dans le projet initial.
- Demain [11 juillet], Edouard Balladur et Alain Juppé seront devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York pour rappeler à un relais le plus rapide possible des Casques bleus.
- Sur place, la situation de centaines de milliers de personnes déplacées est de plus en plus précaire. Beaucoup de Rwandais continuent à se réfugier dans la zone contrôlée par les militaires français, fuyant l'avancée des troupes du Front patriotique. Reportage dans la ville de Butare, la seconde ville du Rwanda, qui est désormais contrôlée par le FPR.
- Il y a quelques semaines encore, le Rwanda était le pays africain le plus densément peuplé. Et Butare la deuxième ville du pays. Voici ce qu'il en reste aujourd'hui.
- Depuis la prise de cette ville dimanche dernier [3 juillet], c'est la première fois que le Front patriotique rwandais, le FPR, permet à la presse d'y pénétrer. Une visite sous bonne escorte, officiellement pour raison de sécurité, les gouvernementaux ne sont qu'à une vingtaine de kilomètres.
- D'ailleurs, à l'image du capitaine qui commande la place, et malgré une décontraction affichée, le mot d'ordre est d'éviter tout triomphalisme. Théoneste Rurangwa, Commandant de la place de Butare : "Je ne peux pas faire de commentaire là-dessus. Ils peuvent revenir, ils peuvent vouloir se battre encore. Et s'ils décident de le faire, nous les repousserons".
- La prise de la ville s'est faite sans grands combats en réalité. Les gouvernementaux ont beaucoup laissé en s'enfuyant et n'ont eu le temps que de confectionner de rudimentaires cadeaux empoisonnés.
- Butare semble avoir été le jouet de pillards plus que d'une armée en marche. Pillages donc, mais aussi règlements de compte. Des exécutions sommaires remplacent ici arrestations et jugements pour les extrémistes hutu compromis dans les massacres et qui sont restés pris au piège dans la ville.
- Car tous les miliciens n'auraient pas pu s'enfuir. C'est la raison en tout cas officielle qui explique que le FPR vide les quartiers et regroupe tous ses habitants, ceux qui restent, dans des camps. Dans ce stade par exemple, 2 000 ou 3 000 personnes qui, sous le regard de leurs libérateurs, avouent comprendre ce désagrément.
- "Situation calme mais pas normalisée" diraient les militaires. Les habitants de Butare ne savent combien de temps ils passeront ici. Mais à Butare au moins les armes se sont tues.