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March 7, 2024
French

François Léotard: "RPF advance with troops in plain clothes". One more reason for French soldiers to equate Tutsi with RPF combatants

Number: 157
Date: 2 avril 1993
Author: Denoix de Saint Marc, Renaud
Title: Conseil restreint
Source: Présidence de la République (fr)
Public records: FM
Abstract: During this restricted council, the Minister of Defense François Léotard considers that the situation is very serious and of great urgency insofar as the RPF is advancing towards Kigali and advancing with troops in civilian clothes.
Comment: At the end of February 1993, attacked by French howitzers, the RPF halted its offensive, decreed a cease-fire, then resumed peace negotiations in Arusha. At the first Conseil restreint of the cohabitation government, following the defeat of the left in the legislative elections of March 21 and 28, 1993, François Léotard, Minister of Defense, declares : « The situation is of great gravity and urgency. The RPF is progressing towards Kigali. He advances with troops in plain clothes ». This offensive is an invention of Minister Léotard or it was suggested to him by the military intelligence (the DRM), who would have liked to test the new government of the right. Indeed, at the same council, Admiral Lanxade, Chief of Staff of the Armed Forces, says more cautiously : « We must consider an RPF offensive sometime next week ». Speaking of RPF troops in civilian clothes, Minister Léotard endorsed the definition of the enemy identified with the Tutsi, armed or not. He asks for a reinforcement of 1,200 men. Balladur : « Our strengths are too weak […] We can put a thousand more men ». Were these 1,200 men sent to Rwanda? We do not see any trace. But aid to the Habyarimana regime is becoming more and more secret. This report undermines the theory of Foreign Minister Alain Juppé that he has influenced France's policy in Rwanda in favor of a negotiated solution and recourse to the UN.
Citation: W«+(Àæï£ HUBERT VEDRINE 5/ Cf / ©? CONSEIL RESTREINT DU VENDREDI 2 AVRIL 1993 SUR LE RWANDA … : PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE — PREMIER MINISTRE — MR JUPPE — MR LEOTARD — MR ROUSSIN — MR VEDRINE — GENERAL QUESNDT MR DELAYE — MR BOIDEVAIX — AMIRAL LANXADE — GENERAL RANNOU — CONTRE-AMIRAL LECOINTRE — MR FOUGIER. fifiÇRfiIABIÀI : MR DENOIX de SAINT MARC — GENERAL HUCHON. Commençons par la situation militaire. La situation est d‘une grande gravité et d’une grande urgence. Le FPR est en progression vers KIGALI. Il avance avec des troupes en civil. Sur place, il y a 600 ressortissants français et 1500 d'autres nationalités. Nous avons déjà retiré deux compagnies et il nous reste 300 hommes environ face à une progression de plusieurs milliers d'hommes qui viennent du Nord. La situation est redoutable. Si nous devions. rester, il faudrait envisager un renforcement qui pourrait aller jusqu'à 1200 hommes. Il est difficile de rester dans le statu quo actuel. £BEfilDEflï.fifi.£è.fifiâflêthflfi Monsieur le Chef d'Etathajor des Armées ? F ' — R D ' E Je confirme en effet que le FPR n'applique pas les accords de cessez-le—feu et continue de se déployer. Il y a des mouvements d'hommes et de matériels en provenance d'OUGANDA. Ceci demeure possible car il n'y a pas d'observateurs sur la frontière rwando-ougandaise. Nous allons vers une rupture à ARUSHA due à une surenchère du FPR.— “Nous devons envisager une offensive FPR dans le courant de la semaine prochaine. Il ne nous reste que deux compagnies sur place et il y a plusieurs centaines de milliers de réfugiés aux portes de KIGALI. L'alternative est soit d'évacuer nos ressortissants et nos compagnies, soit de s'opposer à la prise de KIGALI, mais alors il faut envisager de recourir à l'action directe de nos forces. La situation est difficile. Il y a des risques de massacres si nous partons et un risque de défiance africaine vis-à—vis de la France. Mais, par contre, si nous renforçons nous nous enfonçons dans ce dossier. Nous ne pouvons pas partir. - Mais il faut intensifier notre action diplomatique et nos pressions vis—à—vis du FPR, notamment notre action à l‘ONU bien que ce soit difficile. Même si nous effectuons le renforcement, lançons notre action diplomatique. La menace des Nations Unies a été utilisée pour stabiliser la situation. MUSEVENI ne souhaite pas s‘exposer à une condamnation internationale. Les Nations Unies peuvent faire beaucoup sur le plan psychologique, même si leur action sur le terrain n'est pas immédiate. LA N . J‘ai les mêmes informations que les autres ministères. Je souhaite être présent sur ce dossier. Nous allons être amenés à recompléter les matériels, les munitions. Nous avons déjà beaucoup de dettes vis—à—vis du Ministère de la Défense. Mais le Ministère de la Coopération doit participer plus activement à ce dossier. £BEfilDfiflî.fifi.hä.fifi£flâ£lQflfi Cela se passera sûrement comme cela car cela dépend de Monsieur le Premier Ministre. Monsieur le Premier Ministre ? 233!IEB.MIÆIEÆBE Le statu quo n'est pas tenable. Nos forces sont trop faibles. Nous devons être davantage présents. Compte tenu des effectifs disponibles nous pouvons mettre un millier de plus, mais il faut savoir combien de temps nous pouvons tenir. Il faut apporter des moyens supplémentaires à nos forces. L'objectif est de trouver une solution durable. … Nous avons des accords de coopération avec de nombreux pays. Ils datent de longtemps, bien avant mon élection. La règle est qu'il n'y a intervention française que s'il y a agression extérieure et non pas s' il y a un conflit tribal. Ici c'est mélangé, car il y a le problème tutsi. Le Président MUSEVENI est lui même apparenté tutsi. _ ' On doit faire comme vous l' avez souhaité, Monsieur le Premier Ministre.

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