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March 7, 2024
French

General Quesnot proposes to withdraw a company from Rwanda. Mitterrand opposes

Number: 17
Date: 20 juin 1991
Author: Quesnot, Christian
Title: Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Rwanda - Point de situation
Source: Présidence de la République (fr)
Public records: FM
Abstract: For General Quesnot, the permanent presence of the French company in Kigali is no longer justified militarily. On the other hand, if the Rwandan authorities request it, the maintenance of the DAMI remains desirable for some time. But Mitterrand refuses: "No, do not withdraw our troops yet. Tell me about it".
Comment: While François Mitterrand had declared that French troops had only been sent to Rwanda to protect our nationals, twice, in January and April 1991, his particular chief of staff suggested to him to withdraw these troops, but the President opposed it. Again, on June 20, General Quesnot encouraged him to withdraw a company leaving the DAMI. But Mitterrand refuses as his handwritten note shows. This document proves that Mitterrand remains the master of politics in Rwanda and that he does not allow his decisions to be dictated by his advisers, be they military. These troops will only be withdrawn in execution of the Arusha peace accords around December 15, 1993, at least officially. This withdrawal to make way for peacekeepers, including Belgians, will be experienced as a new Dien-Bien-Phu by certain senior French officers.
Citation: à l'attention de Monsieur le Président de la République (sous—couvert de Monsieur le Secrétaire Général) OBJET : RWANDA - Point de situation. La situation est calme dans l'ensemble du RWANDA excepté dans la zone frontalière Nord, où les incursions des rebelles ougando-tutsis se poursuivent à partir de leurs bases ougandaises. Le Président ougandais MUSEVENI a fait expulser le détachement d'observateurs rwandais qui participait, côté ougandais, au contrôle de la frontière depuis décembre 1990.. La promulgation d'une nouvelle constitution plus démocratique et l'avènement du multipartisme créent une, fébrilité nouvelle dans les milieux politiques. L'union constatée jusqu'à présent face à l'agression extérieure s'affaiblit peu à peu, dès lors que la menace d'une offensive victorieuse des rebelles vers KIGALI devient moins crédible avec l'amélioration des qualités opérationnelles de l'Armée rwandaise. Dans ce contexte la question se pose du maintien au RWANDA des éléments militaires français mis en place pendant les évènements : - la compagnie de KIGALI (160 hommes), - le détachement d'assistance militaire et d'instruction (DAMI 30 hommes). Il est difficile d'envisager le retrait simultané des deux éléments et il est probable que le Président HABYARIMANA souhaitera le maintien de la totalité du dispositif. J'estime toutefois, en accord avec les Ministères des Affaires Etrangères, de la Défense et vos conseillers pour l'Afrique que la présence permanente de la Compagnie française à KIGALI ne se justifie plus militairement. Notre dispositif en Afrique centrale permet, en cas de nécessité, de ramener un tel volume de forces sur préavis d'une dizaine d'heures. Toutefois le retrait de la compagnie risque d'être interprété comme un désengagement de. la FRANCE et ne devrait intervenir qu'après en avoir expliqué les raisons au Président rwandais. Par contre, si les autorités rwandaises le demandent, le maintien du DAMI, demeure souhaitable pour quelque temps. Il est certain, qu’outre l'aide apportée à l'instruction des forces rwandaises, la présence de ces conseillers, notamment dans le Nord Ouest à RUHENGERI, apporte à nos ressortissants une sécurité particulièrement recherchée. Le départ de la Compagnie française de KIGALI ne peut qu'accentuer cet aspect. Le Ministère des Affaires Etrangères envisage d'effectuer une mission à KIGALI début juillet. Je souhaiterais pouvoir faire connaître vos directives sur l'évolution de notre dispositif militaire dans ce pays. prv“ Général QUESNOT

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