Résumé
- Le Premier ministre du Rwanda et trois observateurs militaires de l'ONU ont été tués.
- Le général Habyarimana : un étrange regard bleu marine et une main de fer. Il dirigeait le Rwanda depuis un coup d'État en 1973. Le Président du Burundi Ntaryamira, un jeune homme de 39 ans élu en janvier, son prédécesseur ayant été assassiné dans une tentative de coup d'État. Point commun des deux chefs d'État : ils étaient Hutu, l'ethnie majoritaire au Burundi et au Rwanda. Ils rentraient précisément d'un sommet en Tanzanie, un sommet pour tenter de trouver un règlement aux guerres ethniques qui ensanglantent les deux pays.
- Au Burundi comme au Rwanda, deux ex-colonies belges, une forte minorité de l'ethnie tutsi revendique une part du pouvoir aux mains des Hutu. Les auteurs de l'attentat pourraient être justement des Tutsi. Ils ont eu la promesse, par des accords signés au mois d'août, de jouer un rôle au Rwanda. Mais ces accords sont restés lettre morte.
- Depuis octobre, la situation entre Tutsi et Hutu est à nouveau explosive. Les massacres ont répondu aux massacres au Burundi. Et l'armée burundaise, presque exclusivement tutsi, a réprimé très durement les affrontements avec la population. Plus de 700 000 personnes ont dû fuir et sont devenues des réfugiés.
- L'attentant d'hier [6 avril] risque bien d'embraser très vite ces pays de collines. La France s'inquiète : Paris étudie le rapatriement des Français au Rwanda. L'armée française au Centrafrique a été mise en alerte, comme à chaque fois qu'un élément déstabilisateur survient dans la zone d'influence française du continent.