Résumé
- Au Rwanda les derniers militaires français rembarquent aujourd'hui. Les forces rebelles sont entrées dans la capitale, Kigali, qui est désormais désertée de tous ses résidents étrangers.
- Ce matin, un des derniers convois belges s'est rendu en ville, direction l'hôpital psychiatrique. Là, des religieux belges en larmes n'ont accepté de s'en aller que devant l'évidence d'une guerre sans merci.
- Un peu plus loin, quelque 500 Rwandais sortent des bâtiments les mains en l'air. Au milieu des fous, des réfugiés tutsi implorant les militaires de les emmener. Ils savent qu'avec le départ de leurs derniers protecteurs, leur sort est scellé. L'hôpital est déjà criblé de balles. À l'intérieur, les paras découvrent, derrière une salle où gisent cinq cadavres lacérés à coups de machettes, un ingénieur agronome belge, blessé.
- Sur le chemin du retour, les civils sont sur le pas de leur porte, machettes et gourdins à la main. Ils savent que les rebelles des forces patriotiques rwandaises avancent. En fin de matinée, le camp de la gendarmerie est tombé entre leurs mains ainsi que la montagne où l'armée rwandaise tentait de se replier. Depuis l'aéroport, les canons pilonnent ces collines pour tenter de desserrer un étau de plus en plus puissant.
- Pendant ce temps, les militaires français font leurs paquetages. Ce matin, une nouvelle compagnie a quitté Kigali pour Bangui. Il ne reste plus que 170 hommes qui n'attendent que le feu vert du départ, vraisemblablement en fin d'après-midi. Le Rwanda s'enfonce dans la guerre civile en toute solitude.