Soustitre
À Kabgayi la majorité des réfugiés est tutsi, l'environnement du camp hutu. Chaque jour, la chasse à l'homme est ouverte.
Résumé
- Les bombardements se sont intensifiés sur la capitale, Kigali, la nuit dernière et aujourd'hui encore. Les rebelles du Front patriotique semblent sur le point de l'emporter.
- Le ministre de la Coopération Michel Roussin a parlé de la plus grande catastrophe humanitaire de cette fin de siècle. Il a dû aussi, devant les députés, expliquer les relations qu'avait pu entretenir la France avec le pouvoir rwandais.
- Au camp de Kabgayi, ils sont entre 10 et 15 000. À part la Croix-Rouge, dépassée par l'envergure des évènements, personne pour s'occuper d'eux. La majorité de ces réfugiés est tutsi, l'environnement du camp hutu. Et chaque jour, la chasse à l'homme est ouverte.
- Marine Jacquemin, de retour du Rwanda, interviewée par Claire Chazal : "Pour l'instant les chiffres des victimes sont très confus. 200 000, certainement. Les organisations humanitaires avancent le chiffre de 4 ou 500 000. Il n'y a aucune vérification, le pays est totalement désorganisé. En ce qui concerne les réfugiés, on dit qu'ils seraient deux millions à s'être déplacés dans un sens comme dans un autre. Parce que, auparavant, c'étaient les Tutsi qui fuyaient les Hutu. L'avancée des forces FPR fait que, aujourd'hui, ce sont les Hutu qui fuient les Tutsi". - Claire Chazal : "Ça veut dire, finalement, que les massacres continuent des deux côtés ?". - Marine Jacquemin : "Les massacres continuent des deux côtés. Bien sûr, l'ampleur du massacre au début était dû aux milices hutu guidées par ce qu'on appelle l'escadron de la mort du réseau zéro. Et ces miliciens encadraient des paysans peu cultivés et qui pensaient être en danger de mort ! Donc qui tuaient avec tout ce qu'ils avaient sous la main. Côté FPR, tous les témoignages convergent pour dire qu'on fusille". - Claire Chazal : "Vous avez été les premiers Occidentaux à pénétrer dans la zone gouvernementale ?". - Marine Jacquemin : "Oui et c'est notre nationalité qui a fait que nous avons pu pénétrer peut-être un peu plus facilement que d'autres dans cette zone car les Hutu se disent nos amis. Donc nous avons pu passer relativement facilement parce que la ville de Kigali est bombardée en permanence par les forces du FPR". - Claire Chazal : "On a bien le sentiment aussi que pour l'ONU, c'est une quasi impuissance". - Marine Jacquemin : "C'est vrai que les pays ne se bousculent pas pour participer à cette force décidée de 5 500 hommes. La France n'y participera pas car le FPR refuse sa présence".
Commentaire
Marine Jacquemin semble avoir été intoxiquée par la propagande des génocidaires lors de ses reportages tournés « en zone gouvernementale ». Morceaux choisis : « L'avancée des forces FPR fait que ce sont les Hutu qui fuient [à présent] les Tutsi ». « Côté FPR, tous les témoignages convergent pour dire qu'on fusille ». « La ville de Kigali est bombardée en permanence par les forces du FPR ». « La France [ne] participera pas [à la force onusienne] car le FPR refuse sa présence ».