Résumé
- "La France n'a pas l'intention d'entrer en guerre au Rwanda". Sur tous les tons et à plusieurs voix, tel est le refrain officiel que l'on a entendu aujourd'hui et qui a pour but de clarifier la politique française dans cette partie de l'Afrique.
- Sur le terrain les combats se sont calmés aujourd'hui. Le FPR veut former un gouvernement d'union nationale.
- Les militaires français renforcent leur position à Gikongoro. 300 soldats sont arrivés avec leur matériel. Ils ont tracé un périmètre de 10 kilomètres autour de la ville que les rebelles du Front patriotique rwandais ne doivent pas franchir. Les soldats français patrouillent. Ils sont prêts à riposter si on les attaque. Ils ont installé des camions équipés de mitrailleuses et de missiles anti-char.
- Sur le terrain le dispositif Turquoise se transforme en force d'interposition. Et à l'intérieur de la Zone humanitaire sûre, les réfugiés affluent. Ils sont maintenant 400 000. La création de cette zone a été avalisée par le secrétaire générale de l'ONU mais François Mitterrand a aussi rappelé que la France n'était pas en guerre : "Le Front patriotique rwandais n'est pas notre adversaire ! Nous ne cherchons pas à retenir son éventuel succès ! Nous disons simplement : 'Il faut bien qu'il y ait quelque part un endroit où des gens en péril puissent trouver secours'. Nous tendons une main secourable. Là s'arrête notre action".
- Ce soir Valéry Giscard d'Estaing a déclaré que la France devait ramener ses forces sur la frontière car on était allé trop loin. Mais le Front patriotique rwandais a minimisé le risque d'affrontement avec les militaires français. Victorieux à Kigali, le FPR a annoncé la prochaine formation d'un gouvernement d'unité nationale.