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Mise à jour :
27 novembre 2023 Anglais

Nicolas Sarkozy : « Il faut que d'urgence tout le monde s'y mette pour que les combats cessent ! »

Fiche Numéro 3718

Numéro
3718
Auteur
Leenhardt, Étienne
Auteur
Coste, Patricia
Auteur
Jasselin, Philippe
Auteur
Illouz, Jean-Marc
Date
20 juillet 1994
Amj
19940720
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures [4:29]
Titre
Nicolas Sarkozy : « Il faut que d'urgence tout le monde s'y mette pour que les combats cessent ! »
Soustitre
Des centaines et des centaines de réfugiés meurent à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre.
Nom fichier
Taille
16426258 octets
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Nous posions hier soir [19 juillet] à l'un de nos envoyés spéciaux au Rwanda la question la plus simple et en même temps la plus complexe qui soit : "que peut-on faire pour éviter le pire ?". Ce soir la question est dépassée, la catastrophe humanitaire a commencé. Des centaines et des centaines de réfugiés meurent à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre.
- Les morts de plus en plus nombreux à Goma : sur trois kilomètres, nous en avons décompté une centaine. Morts d'épuisement, de maladie, de déshydratation, d'abandon. Leur linceul : une natte ficelée pour ceux qui ont encore une famille.
- Il faut creuser des fosses communes. Mais la roche volcanique affleure très vite et on ne peut pas aller très profond. Ici ce sera l'armée française et ses bulls qui seront sollicités. Caritas se charge d'une autre fosse. Mais il n'y a pas de chaux vive à Goma. Et il a fait très chaud.
- Les risques d'épidémie s'accroissent de jour en jour. 80 cas de choléra auraient été recensés aujourd'hui. Et puis il y a les mourants, à bout, qui n'acceptent plus rien, même pas un peu d'eau. La mort cavale chez les réfugiés rwandais au sortir de Goma et les secours n'arrivent toujours qu'au compte-goutte.
- Nicolas Sarkozy : "Quand on voit ça on est bouleversé ! Mais c'est bien pour ça que la France a agi et est intervenue. La question qu'on devrait se poser c'est 'pourquoi sommes-nous les seuls ?'. Mis à part quelques-uns de nos amis africains qui ont envoyé des hommes, de la logistique, du matériel. Pourquoi croyez-vous que le Premier ministre Edouard Balladur a été, il y a quelques jours encore, plaider devant le Conseil de sécurité pour appeler l'attention de la communauté internationale ? Il faut que d'urgence tout le monde s'y mette pour que les combats cessent ! Pour que l'aide humanitaire augmente ! Pour que les moyens en hommes et en matériel puissent arriver ! Pour que les associations humanitaires puissent intervenir ! Mais imaginez un peu ce que seraient ces images s'il n'y avait pas la zone de sécurité ? Si les soldats français de l'opération Turquoise n'avaient pas fait ce qu'ils ont fait avec un courage formidable ? Quand vous pensez qu'il y a eu un début de polémique pour savoir si la France devait intervenir. Mais quand on voit des images comme celles que vous venez de montrer, on est révolté ! Et on se dit : 'Mais la logique, l'honneur, la morale, c'est que l'ensemble de la communauté internationale aurait dû intervenir à nos côtés'. Je ne me pose pas la question de l'utilité de l'intervention de la France. Mais pourquoi sommes-nous seuls ?".
- En face de ce drame, l'aide internationale semble évidemment bien dérisoire et pourtant elle commence à s'organiser depuis l'arrêt des combats sur le terrain. Les États-Unis semblent avoir accepté l'idée qu'il était de leur devoir de s'engager pour porter secours aux populations.
- Le Rwanda aura eu bien du mal à se hisser comme hier soir [19 juillet] à la Une des télévisions américaines, obsédées depuis plusieurs semaines par Haïti et ses réfugiés aux larges des côtes de Floride. Mais hier soir, sur place, l'envoyé spécial du Président Clinton pour les réfugiés ne mâchait pas ses mots. "Je ne pense pas, disait Monsieur Atwood, que l'on ait vu pareil drame depuis l'Holocauste".
- Selon nos informations, la Maison-Blanche pourrait envoyer rapidement du personnel militaire à la frontière du Zaïre pour réguler le trafic aérien à Goma et même agrandir l'aéroport. Les autorités américaines envisagent aussi la mise en place d'une radio-réfugiés puissante pour faire pièce aux appels alarmistes diffusés par les partisans de l'ancien gouvernement rwandais.
- À Washington même, l'ambassade du Rwanda a été officiellement fermée. Les diplomates du gouvernement déchu ont jusqu'à vendredi [22 juillet] pour quitter la capitale américaine.
- Mais les Américains n'iront pas comme les Français jouer les soldats de la paix au Rwanda. Ils n'y reconnaissent pour l'instant aucun gouvernement mais sont en contact avec les nouvelles autorités à Kigali au plus haut niveau.
Commentaire
Le JT de 20 heures de France 2 du 20 juillet 1994 est visible dans son intégralité ici : https://www.youtube.com/watch?v=fPDzqbctflg