Paul Kagame : « Nous souhaitons le retour des réfugiés au Rwanda. Mais il faut qu'on nous y aide. Nous ne pouvons pas faire face seuls à toute cette misère »

Bromberger, Dominique

Rybinski, Gauthier

Joachim, Manuel

29 juillet 1994

19940729

13:00:00

CEST

Journal de 13 heures [3:08]

Paul Kagame : « Nous souhaitons le retour des réfugiés au Rwanda. Mais il faut qu'on nous y aide. Nous ne pouvons pas faire face seuls à toute cette misère »

À Washington François Léotard a annoncé que Paris entamerait un retrait limité de ses troupes à partir d'aujourd'hui.

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TF1

INA

Journal télévisé

FR

- Plusieurs personnes ont trouvé la mort au Burundi, pays voisin du Rwanda, au cours d'affrontements interethniques. Comme au Rwanda, il semble que les Tutsi soient les premières victimes de ce drame.
- À Washington le ministre français de la Défense, François Léotard, a annoncé que Paris entamerait un retrait limité de ses troupes à partir d'aujourd'hui. Mais l'ONU espère que l'opération Turquoise sera prolongée. La force des Casques bleus a beaucoup de mal à s'organiser.
- En attendant l'aide américaine, le statut de réfugié est devenu au Rwanda la chose la mieux partagée. Sur sept millions d'habitants que comptait le pays avant les massacres, au moins cinq ont été déplacés. Que ce gigantesque va-et-vient prenne ou non la forme dramatique de l'exode vers le Zaïre, le nouveau pouvoir rwandais marche sur des œufs. Paul Kagame, ancien chef de guerre et homme fort du régime, a des formules plutôt prudentes. Paul Kagame, "Vice-Président du nouveau Gouvernement Rwandais" : "Nous souhaitons le retour des réfugiés au Rwanda. Mais il faut qu'on nous y aide. Nous ne pouvons pas faire face seuls à toute cette misère".
- Kigali, la capitale, est mutilée. Et les rescapés des massacres ne s'intéressent pas au retour éventuel des réfugiés. Comme si, pour digérer l'horreur de ces derniers mois, il valait mieux ne pas être trop nombreux.
- La vie est faite de rien à Kigali : de pillages tranquilles et de chants des soldats vainqueurs. Sur les marchés, avec quelques stocks de produits chapardés ou achetés aux représentants de l'ONU, c'est la reprise du commerce et peut-être l'école d'une nouvelle dignité. Il faudra que tous les Rwandais réapprennent à être libres. Et ce n'est sans doute pas uniquement une question d'aide humanitaire.
- La Croix-Rouge lance une opération "Enveloppe d'urgence pour le Rwanda". À partir d'aujourd'hui, dans les gares, aux péages des autoroutes on distribuera des enveloppes pour y glisser un chèque bancaire ou postal.