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Mise à jour :
19 septembre 2024 Anglais

Armed conflict, insecurity, and mining in eastern DRC

Fiche Numéro 32396

Numéro
32396
Auteur
Matthysen, Ken
Auteur
Gobbers, Erik
Date
December 8, 2022
Amj
20221208
Titre
Armed conflict, insecurity, and mining in eastern DRC
Taille
5041631 octets
Nb. pages
40
Source
Type
Rapport
Langue
EN
Résumé
Ce rapport propose un nouveau cadre d'analyse du conflit de l'Est du Congo, dans lequel s'inscrivent les nouvelles évolutions des vingt dernières années. En effet, le conflit violent dans l'Est du Congo a radicalement changé sous tous ses aspects au cours des deux dernières décennies. Pourtant, trop souvent, les décideurs politiques et les observateurs semblent supposer que nous avons affaire à une guerre par procuration orchestrée depuis les pays voisins de l'Est de la RDC. Le récit simpliste et incorrect est alors que les grands mouvements rebelles sont dirigés par les pays voisins pour satisfaire leur faim insatiable de « minerais de conflit ». Toujours selon cette version simplifiée des faits, on retrouve la population civile et le faible gouvernement congolais du côté des victimes. Si ce récit était vrai à l'époque des grandes guerres congolaises du tournant du millénaire, il ne s'applique guère aujourd'hui. Plus encore, dans la mesure où une telle perspective guide les politiques et les interventions des donateurs, elle menace parfois de produire des effets qui aggravent le niveau de conflit dans la région. On peut penser à la loi martiale déclarée par le gouvernement congolais en mai 2021, ou à des programmes d'« approvisionnement responsable » qui, en adoptant une macro-perspective incorrecte, ignorent les sensibilités locales et favorisent ainsi les conflits. Il était donc grand temps, en partenariat avec l'USAID, de lancer une nouvelle réflexion sur les moteurs, les causes et les acteurs qui définissent ensemble la nature du conflit dans l'Est du Congo. Ce faisant, nous constatons que le conflit s'est atomisé au cours des deux dernières décennies. Autrement dit, les différents aspects du conflit et leur interaction peuvent varier considérablement d'un endroit à l'autre. Dans ce paysage conflictuel fragmenté, selon le lieu, une gamme de facteurs autres que les « minerais de conflit » peuvent être observés. Une analyse plus approfondie montre que, par exemple, la question plus large de la propriété foncière peut être en jeu et que les acteurs armés peuvent tout aussi bien être concernés par les procédures dérivées de l'agriculture que par les revenus miniers. Quant aux causes des conflits aujourd'hui, nous voyons que, par exemple, la corruption parmi les responsables gouvernementaux, les programmes de DDR mal exécutés ou l'existence continue de groupes d'autodéfense sans raison d'être qui se nourrissent des revenus miniers, sont d'une plus grande importance que la simple présence de ressources sur le sol congolais. En termes d'acteurs du conflit, une grande fragmentation peut également être observée. Dans les conflits locaux, on trouve des ex-rebelles qui peinent à se frayer un chemin dans la vie civile, ainsi que des unités de l'armée congolaise, qui concluent souvent des accords avec des acteurs non étatiques. Il n'est pas rare que le conflit soit aussi une affaire de communautés qui s'affrontent, les « divisions ethniques » artificiellement créées par le colonisateur étant parfois attisées à nouveau par des dirigeants opportunistes. Enfin, l'étude montre également que la dimension régionale est toujours importante pour comprendre le contexte complet du conflit. Les chaînes commerciales régionales de produits de base – y compris les minerais – et la coopération bilatérale (militaire) engendrent des tensions géopolitiques. Cela semble également être un élément important dans la résurgence du M23.