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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

La France au Rwanda, l'opération Turquoise en question [Conférence avec Jacques Lanxade et Guillaume Ancel]

Fiche Numéro 30568

Numéro
30568
Auteur
Larcher, Laurent
Auteur
Semelin, Jacques
Date
20 mars 2019
Amj
20190320
Titre
La France au Rwanda, l'opération Turquoise en question [Conférence avec Jacques Lanxade et Guillaume Ancel]
Soustitre
Une conférence organisée par l'Ecole des Affaires internationales et l'Ecole des Affaires publiques de Sciences Po, en présence de l'Amiral Jacques Lanxade et de Monsieur Guillaume Ancel. Un débat animé par Laurent Larcher et Jacques Semelin.
Taille
1633217847 octets
Type
Vidéo
Langue
FR
Commentaire
Jacques Lanxade à 33' et 1 h 04. Guillaume Ancel à 49' et 1 h 12. Questions des étudiants à 1 h 20. À noter les passages suivants dans la présentation liminaire de Jacques Semelin : - « le 7 avril 1994, l'assassinat du Président du Rwanda Juvénal Habyarimana […] est considéré comme l'évènement déclencheur du génocide au Rwanda » [commentaire : l'attentat contre l'avion du Président Habyarimana, qui a eu lieu dans la soirée du 6 avril 1994 et non le 7, n'est pas la cause d'un génocide consistant en un déchaînement de violence spontanée. Il s'agit du premier acte d'un coup d'État qui marqua le début du génocide contre les Tutsi, qui lui-même avait été muri depuis de longues années par les extrémistes hutu (au moins depuis 1992)] ; - « Ce pays est en guerre depuis […] le 1er octobre 1990 quand l'armée du FPR envahit le Rwanda » [les raisons qui ont amené le FPR à lancer son offensive depuis le Nord-est du Rwanda sont occultées. Il est consternant qu'un « spécialiste des génocides » passe sous silence les massacres qui, de 1959 à 1963 puis en 1972-1973, ont contraint les Tutsi à l'exil ou la déportation dans des régions insalubres] ; - « Le FPR commet de nombreuses exactions contre la population civile, contre les Hutu, ceci pour la terroriser et en tirer profit, donc la soumettre politiquement » [Jacques Semelin, qui a travaillé au début des années 1980 pour le ministère de la Défense, reprend ici la propagande de l'armée française (notamment mise en œuvre sur le terrain par Michel Robardey) consistant à accuser sans preuve sérieuse le FPR d'être l'auteur d'attentats terroristes] ; - « Les militaires français ont été envoyés par le Président Mitterrand en vertu d'un accord de coopération militaire entre ces deux pays fin octobre 1990 » [la France s'engage aux côtés des FAR le 4 octobre 1990 (opération Noroît) en vertu d'accords ne reposant à l'époque sur aucune base légale. De quel droit la France intervient-elle militairement pour empêcher des réfugiés de rentrer dans leur pays ?] ; - « en mars 1993, [La France va également] bloquer l'avancée du FPR sur Kigali » [les militaires français interviennent à Ruhengeri en février, et non mars 1993, dans le cadre de l'opération Noroît susvisée. Des renforts arrivent dès le 9 février. D'autres interventions de l'armée française aux côtés des FAR ont eu lieu au cours des années précédentes, notamment sur Ruhengeri en 1991 ou sur Byumba en 1992] ; - « Dans cette période de l'après 7 avril [1994] […], Alain Juppé […] demande une intervention mais l'ONU n'est toujours pas disposée à lui donner son accord » [le 11 mai 1994, Alain Juppé déclare pourtant à l'université John Hopkins de Washington: « Je ne crois pas que la communauté internationale puisse aller faire la police partout sur la planète et envoyer, partout où les gens se battent, des forces d'interposition »] ; - « le FPR lui-même ne souhaite pas une intervention internationale » [un déploiement international d'interposition sur le terrain aurait inéluctablement conduit au cessez-le-feu que réclamait le Gouvernement intérimaire, pour qui seul un arrêt des combats pouvait mettre un terme aux exactions] ; - « En 1998, la France engage un travail important d'enquête, d'investigation dans le cadre de la commission parlementaire présidée par Paul Quilès » [Paul Quilès met sur pied une simple mission d'information parlementaire (MIP) et non une commission d'enquête, qui aurait disposé de pouvoirs d'investigation plus étendus. La MIP a d'ailleurs arrêté ses investigations dès que le sujet devenait critique : sur l'attentat et le missile utilisé (elle a notamment vu la note DGSE qui disculpe le FPR mais ne l'a pas publié), sur Bisesero, sur les livraisons d'armes, etc.)].