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8 mai 2024
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Selon des responsables français, des membres du FPR se sont infiltrés près du lac Kivu et harcèlent des villages situés au sud de Kibuye, visant à couper la zone gouvernementale

Numéro : 796
Date : 29 juin 1994
Auteur : Wrong, Michela
Titre : Présence FPR près du camp français à Gishyita
Source : Reuters
Citation: PRÉSENCE FPR PRÈS DU CAMP FRANÇAIS À GISHYITA.
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par Michela Wrong
492 Mots
29 Juin 1994
15:42 GMT
Reuters - Les actualités en français
Français
(c) Reuters Limited 1994.
GISHYITA (RWANDA), 29 juin, Reuter - La France a envoyé mercredi des renforts soutenir une unité du GIGN au sud du lac Kivu, à 100 km au nord de la base française de Cyangugu, où les rebelles du Front patriotique rwandais mènent de nombreuses attaques contre des villages. Des membres du FPR se sont infiltrés dans cette zone et se sont joints à des Tutsis de la région pour harceler des villages situés au sud de Kibuye, ont déclaré des responsables français. De source militaire, on estime que l'objectif du FPR est de prendre Kibuyé pour couper les forces gouvernementales de leurs bases. La présence de combattants du FPR augmente les risques d'affrontements entre les troupes françaises et les rebelles bien qu'aucun coup de feu n'ait été tiré depuis le début de l'opération "Turquoise". La France insiste sur le caractère humanitaire de sa mission. "Ce n'est pas notre travail d'intervenir dans ce conflit. Mais si nous sommes attaqués, nous riposterons", affirme Marin Gillier, officier commandant l'unité française. Un incident s'est produit lundi dans le village de Bisesero, à 2 km de Gishyita, où des Tutsis armés de lances ont entouré un instituteur qui faisait visiter les environs à des membres du GIGN. Les Tutsis se sont retirés à l'arrivée d'une jeep française mais ont jeté des pierres sur la voiture où avaient pris place l'instituteur et des journalistes. --- Combats --- "Si vous y allez, vous risquez d'être taillés en pièces. Restez sur la route principale et ne vous aventurez pas à l'intérieur des terres", conseille l'officier français aux journalistes. Les attaques rebelles se rapprochent de plus en plus du camp français. Gillier, qui se tient avec ses hommes dans une école, a pu observer des combats il y a deux jours lorsque les villageois sont descendus des collines pour se venger d'une précédente attaque. "Nous avons vu des hommes envahir la colline. Les combats ont duré plusieurs heures. On entendait les grenades et les mitrailleuses. Plusieurs centaines de combattants se sont affrontés et nous avons entendu dire qu'il y avait 25 morts dont 5 parmi les villageois." Les militaires français estiment à un millier le nombre de combattants cachés dans les collines qui descendent la nuit dans les villages armés de machettes et de grenades. Si parmi ses combattants se trouvent des villageois tutsis qui ont fui les massacres, les Français estiment qu'il y a également de nombreux rebelles. Plus les Français resteront dans la région, plus ils seront soumis aux pressions des Hutus qui aimeraient obtenir l'aide des troupes françaises pour combattre les rebelles. "Ils peuvent attaquer à tout moment", marmonne un jeune Hutu regardant un militaire français avec ressentiment. "Pourquoi les Français ne vont-ils pas dans les collines. C'est là que se déroulent les combats." /CDQ (c) Reuters Limited 1994

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