Résumé
Pour le général Quesnot, la présence permanente de la compagnie française à Kigali ne se justifie plus militairement. Par contre, si les autorités rwandaises le demandent, le maintien du DAMI demeure souhaitable pour quelque temps. Mais Mitterrand refuse : « Non, ne pas encore retirer nos troupes. M'en parler ».
Commentaire
Alors que François Mitterrand avait déclaré que les troupes françaises n'avaient été envoyées au Rwanda que pour protéger nos ressortissants, par deux fois, en janvier et en avril 1991, son chef d'état-major particulier lui a suggéré de retirer ces troupes, mais le Président s'y est opposé. À nouveau, ce 20 juin, le général Quesnot l'incite à retirer une compagnie en laissant le DAMI. Mais Mitterrand refuse comme le montre sa note manuscrite. Ce document prouve que Mitterrand reste le maître de la politique au Rwanda et qu'il ne se laisse pas dicter ses décisions par ses conseillers, fussent-ils militaires. Ces troupes ne seront retirées en exécution des accords de paix d'Arusha que vers le 15 décembre 1993, au moins officiellement. Ce retrait pour laisser la place aux Casques bleus, dont des Belges, sera vécu comme un nouveau Dien-Bien-Phu par certains hauts gradés français.