Filip Reyntjens persiste ici à affirmer la culpabilité du FPR dans l'attentat contre l'avion du président rwandais en dépit du non-lieu qui doit être rendu par la justice française. Si le tir était parti de Masaka, comme il le soutient, l'avion aurait été atteint par l'arrière et un réacteur aurait explosé, ce qui n'a pas été le cas. Dans son livre de 1995, Reyntjens affirmait que les missiles SAM 16 qui auraient abattu l'avion
avaient été prélevés par l'armée française en Irak. Il affirme maintenant qu'il s'agit de missiles provenant de stocks ougandais.
Il ne relève pas les faits suivants. L'identification des SAM 16 a été fournie par le colonel Bagosora, initiateur du coup d'Etat et des massacres, à son avocat le 10 juillet 1995 alors qu'en décembre 1995, les ex-FAR affirmaient qu'il s'agissait de SAM 7. Le colonel Galinié, attaché militaire, déclare que le FPR a abattu un avion et un hélicoptère avec des armes automatiques et non avec un missile. Les autorités russes n'ont pas confirmé par écrit avoir fourni les missiles en question à l'Ouganda. Comme les experts français, il se tait sur la présence de missiles Mistral à Kigali. Enfin, il tient pour nulles toutes les preuves qui montrent que l'attentat a été commis pour empêcher la mise en application des accords de paix d'Arusha, l'entrée du FPR au gouvernement et la fusion des deux armées.