Résumé
- Au Rwanda les effroyables souffrances des populations civiles ne semblent pas prêtes de prendre fin. L'émissaire spécial de l'ONU qui devait en effet se rendre sur place à Kigali aujourd'hui afin d'étudier les moyens d'arrêter ces massacres et surtout d'apporter une aide humanitaire efficace, ce diplomate a dû reporter sa visite car les belligérants ne pouvaient pas garantir sa sécurité. Effectivement, cinq obus de mortier au moins sont tombés aujourd'hui près du quartier général de l'ONU à Kigali.
- Parmi les conséquences dramatiques de ces massacres la décision du gouvernement ougandais de déclarer zone sinistrée la région du lac Victoria, pollué par des milliers de cadavres.
- Du lac Victoria, le plus grand du monde, la guerre civile au Rwanda a fait un charnier sur les rives desquelles échouent des corps en état de putréfaction.
- Quand ils ne sont pas mutilés ou privés de membres, les cadavres ont les mains liées derrière le dos. Masqués, gantés, riverains et personnels humanitaires nettoient la côte ougandaise. On emballe dans du plastique, on creuse une fosse commune, on enterre. Et on recommence.
- Déjà 27 000 corps. Combien demain tant il se dit que le bain de sang ethnique a déjà fait un demi-million de morts au Rwanda ? Ce que rivière charrie, l'homme tente en amont de l'intercepter pour prévenir les risques d'épidémie. Ainsi sur la rivière Kagera qui marque la frontière entre le Rwanda et la Tanzanie et se jette dans le lac Victoria.
- Zone sinistrée, la précarité de la situation sanitaire force l'Ouganda à lancer un appel à l'aide internationale car le lac Victoria alimente la population en eau. Danger. C'est aussi un vivier de poissons dont les autorités déconseillent la population. "Déconseillent" car comment interdire, comment priver les gens de leur seule ressource ?