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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Des milliers d'habitants fuient Kigali par crainte de nouveaux massacres. Les rebelles devraient en effet prendre le contrôle de la capitale dans les tous prochains jours

Fiche Numéro 31355

Numéro
31355
Auteur
Masure, Bruno
Auteur
Klotz, Jean-Christophe
Date
24 mai 1994
Amj
19940524
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
Des milliers d'habitants fuient Kigali par crainte de nouveaux massacres. Les rebelles devraient en effet prendre le contrôle de la capitale dans les tous prochains jours
Soustitre
Ceux qui ont échappé aux massacres commis par les milices extrémistes hutu sont maintenant victimes des bombardements aveugles des artilleurs du FPR.
Taille
23331 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- Au Rwanda c'est plus que jamais le voyage au bout de l'enfer. Des milliers d'habitants de Kigali fuient en effet la capitale par crainte de nouveaux massacres. Les rebelles devraient en effet prendre le contrôle de Kigali dans les tous prochains jours.
- Jeudi [26 mai], le magazine "Envoyé spécial" diffusera un document réalisé par des journalistes de l'agence CAPA. Un document tourné dans un orphelinat de Kigali tenu tant bien que mal par un coopérant français, Marc Vaiter, qui a refusé d'abandonner ses enfants dans une ville ravagée par la guerre civile.
- Après six semaines de cauchemar, Kigali est aujourd'hui transformée en un gigantesque camp de réfugiés. Plus de 4 000 personnes s'entassent dans cet hôpital du centre-ville, sans eau, sans électricité.
- Ceux qui ont échappé aux massacres commis par les milices extrémistes hutu sont maintenant victimes des bombardements aveugles des artilleurs du Front patriotique rwandais, qui resserre son étau autour de la ville. Partout les mêmes témoignages, la même détresse : cette femme a perdu un enfant dans les bombardements, les trois autres sont ici grièvement blessés.
- Dehors les massacres continuent. Les miliciens hutu saccagent la ville à la recherche des derniers Tutsi vivants qui se terrent dans Kigali. En attendant les renforts promis par le Conseil de sécurité, les quelques Casques bleus présents protègent du mieux qu'ils peuvent des poches de population civile où se sont réfugiés indistinctement Hutu et Tutsi. Question : que peuvent faire les Casques bleus en cas d'attaque massive des tueurs hutu ? Général Henry Kwami Anyidoho, n° 2 de la force des Nations unies au Rwanda : "On espère bien qu'ils n'attaqueront pas. On a bien réussi à protéger ces gens jusqu'à maintenant. On va continuer. On continuera à les protéger jusqu'à ce que les choses aillent mieux".
- Dans le centre-ville dévasté, 70 orphelins vivent retranchés à l'intérieur de leur foyer. Ils en sont réduits à creuser un abri à même le sol. Ils ne doivent la vie sauve qu'à la présence continue à leurs côtés de Marc Vaiter, le responsable de cet orphelinat.
- Aux premières heures des massacres, alors que les militaires français venaient l'évacuer, Marc Vaiter a refusé d'abandonner les enfants. Ils partagent désormais leur sort. Marc Vaiter : "On est tellement menacé, tous les jours. On ne sait jamais si on va passer la nuit ou si on va pas nous forcer les portes. On est très tendu".
- À l'autre bout du centre-ville, le Père Blanchard vit lui aussi retranché dans sa paroisse. Le missionnaire vivant au Rwanda depuis 30 ans a ouvert son église à des centaines de réfugiés lorsque les massacres ont éclaté. Le lendemain, militaires et miliciens en ont forcé les portes : 15 personnes ont été tuées sous ses yeux. Henri Blanchard : "J'ai vu des gens tués tantôt par balles, tantôt par coups de couteau, tantôt par coups de gourdin. C'était insoutenable".
Commentaire
Le JT de 20 heures de France 2 du 24 mai 1994 est visible dans son intégralité ici : https://www.youtube.com/watch?v=JPQyL1zizi0