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Mise à jour :
9 septembre 2023 Anglais

Les rebelles rwandais ne veulent pas entendre parler de l'intervention française. Ils accusent la France d'avoir soutenu et de continuer à soutenir, par des livraisons d'armes par exemple, les Hutu coupables de tant de massacres

Fiche Numéro 29002

Numéro
29002
Auteur
Pernaut, Jean-Pierre
Auteur
Marque, Isabelle
Auteur
Berrou, Loïck
Date
21 juin 1994
Amj
19940621
Heure
13:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 13 heures
Titre
Les rebelles rwandais ne veulent pas entendre parler de l'intervention française. Ils accusent la France d'avoir soutenu et de continuer à soutenir, par des livraisons d'armes par exemple, les Hutu coupables de tant de massacres
Soustitre
Jean-Michel Marlaud est de retour à Kigali pour convaincre le FPR de la bonne foi humanitaire du gouvernement français.
Taille
28135 octets
Nb. pages
3
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- La France attend toujours une réponse de l'ONU pour envoyer ses militaires au Rwanda. Pour l'instant, l'accueil semble quand même assez mitigé. Au Conseil de sécurité, les consultations vont continuer.
- Les soldats français sont prêts : ils attendent à Bangui en Centrafrique et l'opération s'appelle "Turquoise".
- L'état-major dirigé par le général Lafourcade est toujours attendu dans les heures qui viennent ainsi que le feu vert de l'ONU. Le gros des troupes serait constitué par des régiments de marine dont une bonne partie est déjà d'ordinaire prépositionné dans cette région.
- Ce matin à Kigali, les combats ont repris après quelques heures d'accalmie. La situation est donc toujours très difficile pour les civils et notamment pour les blessés de l'hôpital de la Croix-Rouge bombardé dimanche [19 juin]. Certaines organisations humanitaires n'hésitent pas à dénoncer les initiatives du gouvernement français. Car l'opposition des rebelles du FPR à la France, qui a longtemps été l'alliée des forces rwandaises, a des conséquences graves sur l'aide humanitaire. Selon Jean-Louis Machuron de Pharmaciens sans frontières, "Ce n'est pas en envoyant des forces françaises, qui sont intimement mêlées dans ce conflit, qu'on va résoudre le problème. […] Tout est remis en cause. Et on ne fait plus confiance aux Français".
- Une vingtaine d'associations humanitaires - dont Pharmaciens sans frontières, mais beaucoup d'autres comme Médecins du monde, SOS Racisme, Handicap International -, s'opposent aussi à l'intervention française. "Le gouvernement français, disent ces associations, ne peut pas intervenir directement. Son passé dans le pays est trop lourd. Il est inacceptable que la France soit en première ligne. Cela déclencherait des situations de guérillas et d'explosions dans toute la région".
- Les rebelles rwandais ne veulent pas entendre parler non plus de cette intervention française. Ils ont affirmé qu'ils s'y opposeraient par tous les moyens. Ils accusent en fait la France d'avoir soutenu et de continuer à soutenir, par des livraisons d'armes par exemple, les Hutu coupables de tant de massacres.
- D'octobre 1990 à mars 93, la France a entretenu un contingent qui avait atteint 700 hommes au Rwanda. Mission officielle : protéger la communauté française qui comptait 350 personnes, ce qui fait deux parachutistes pour un ressortissant. En fait la présence de ces soldats professionnels et bien armés était suffisamment dissuasive pour arrêter et prévenir toute offensive du Front patriotique du Rwanda qui opérait depuis l'Ouganda voisin.
- Les liens très étroits entre la cellule africaine de l'Élysée et le régime du Président Habyarimana, un prêt qui aurait été consenti par le Crédit lyonnais en 92 pour l'achat de 18 millions de francs d'armement pour les Forces armées rwandaises, autant d'arguments utilisés par le FPR pour s'opposer à un retour de l'armée française au Rwanda. Jacques Bihozagara, "Représentant F.P.R." : "S'ils viennent pour occuper le terrain, s'ils viennent sans nous consulter et si, comme ça s'annonce, ils viennent en fait pour attaquer le Rwanda, nous sommes prêts à défendre le Rwanda".
- Les soldats français, certes, se sont retirés pour laisser la place aux Casques bleus dans le cadre de l'application des accords d'Arusha signés en août 93. Mais 25 d'entre eux sont restés au titre de la coopération pour former et encadrer l'armée rwandaise à majorité hutu. Ils ont été évacués, ainsi que l'ambassadeur de France, quelques jours après l'attentat qui a coûté la vie le 6 avril dernier au Président Habyarimana.
- Jean-Michel Marlaud est de retour aujourd'hui à Kigali. Il lui faudra beaucoup de diplomatie pour convaincre le Front patriotique du Rwanda de la bonne foi humanitaire du gouvernement français.