Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Audition d'André Vincent, colonel CTM

Fiche Numéro 563

Numéro
563
Auteur
Artiges, Guy
Date
6 mai 1994
Amj
19940506
Titre
Audition d'André Vincent, colonel CTM
Cote
PV n° 652
Nom fichier
Taille
146969 octets
Nb. pages
2
Fonds d'archives
VdM
Type
Audition judiciaire
Langue
FR
Résumé
Selon le colonel Vincent, l'attentat du 6 avril 1994 était un complot fomenté par des extrémistes hutu, militaires compris, et dont la tête pensante était le général Nsabimana. Le Président Habyarimana en connaissant l'existence, il aurait obligé ce dernier à monter à bord de son avion. L'attentat était destiné « à couler les accords d'Arusha. Pour les extrémistes, ces accords signifiaient à moyen terme la prise de pouvoir par les Tutsis ».
Commentaire
Le colonel Vincent est le chef de la coopération militaire belge et l'antenne locale du SGR, le service de renseignement militaire belge. C'est un tenant de la politique traditionnelle de soutien aux Hutu que les Belges ont mis au pouvoir à partir de novembre 1959. Il est étonnant qu'il ait été surpris par l'attentat. Il était en vacances en Tanzanie. Son allégation que l'attentat aurait été fomentée par le chef d'état-major Nsabimana est fausse. Celui-ci en a été victime. S'il était un dur, il n'était pas membre de l'Akazu et, selon Jean Birara, il se serait opposé au massacre d'opposants projeté par Habyarimana. C'est Bagosora qui l'a fait monter dans l'avion pour remplacer le ministre de la Défense Augustin Bizimana, selon le rapport Mutsinzi. En revanche le reste de la déposition semble tout à fait exact. L'attentat était destiné « à couler les accords d'Arusha. Pour les extrémistes, ces accords signifiaient à moyen terme la prise de pouvoir par les Tutsis ». Il confirme, mais en les adoucissant, les propos tenus lors d'un dîner chez lui par les colonels Nsabimana et Kabiligi selon lesquels « Arusha ne se ferait pas ». Vers le 15 mai, le major Aloys Mutabera, commandant du bataillon artillerie de campagne, entraîné par les Français, explique à Vincent « qu'ils devaient appliquer la solution finale ».