Soustitre
« Après les avoir violées, qu'ils les tuent. En plus, ce sont des femmes tutsi qui volent nos maris. Aucune d'entre elles ne doit survivre ». Ces mots, prononcés par Pauline Nyiramasuhuko, ministre de la Famille et de la Promotion féminine durant le génocide, témoignent de la dimension idéologique à l'origine des violences sexuelles massives et systématiques dirigées à l'encontre des femmes tutsi. Celles-ci doivent se comprendre comme partie intégrante du projet d'extermination des Tutsi rwandais. Les chiffres oscillent entre 300 000 et 500 000 victimes de viols. Près de 80 % des survivantes ont été violées. Cependant, la majorité de ces viols sont suivis de mise à mort, comme en attestent les ordres données par Pauline Nyiramasuhuko.
Résumé
Cet article revient sur la question du viol en tant que politique génocide. Reconnu comme élément constitutif du génocide par le Tribunal Pénal International (TPIR) depuis le jugement du procès Akayesu de 1998, nous nous intéresserons ici à un autre procès emblématique, celui de Pauline Nyiramasuhuko, seule femme à avoir été jugée et condamnée pour génocide et comme responsable de viols par ce tribunal ad-hoc.