Alors que de prétendus experts affirment que le génocide des
Tutsi n'a pas été préparé avant le 6 avril 1994,
il faut écouter
la voix de Jean Carbonare qui, revenant du Rwanda, alertait les
téléspectateurs le 28 janvier 1993 sur les massacres des hommes tutsi et sur le
soutien apporté par la France aux tueurs
Rwanda: autopsie d'un génocide
La marche du siècle (dossier "Etats d'urgence") - France 3
21 septembre 1994
Alors que le génocide des Tutsi vient à peine de se terminer, ce documentaire
montre qu'il n'est pas dû à une haine ethnique immémoriale mais qu'il a été
programmé par le régime d'Habyarimana et que la France a soutenu et formé
militairement les tueurs
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Jean Chatain
Nuit et brouillard sur le Rwanda
Articles de Jean Chatain pour le journal L'Humanité
durant le génocide des Tutsi en 1994
Éditions Izuba, janvier 2020
Monique Mas
Paris-Kigali 1990-1994 -
Lunettes coloniales, politique du sabre et onction humanitaire
pour un génocide en Afrique
Éditions L'Harmattan, 1999
La France au cœur du génocide des Tutsi
de Jacques Morel
Version v2.29, 28 juillet 2020, 65 Megs, 1600 pages
L’aveu d’Hubert Védrine à la commission de la Défense nationale et des Forces armées, Assemblée nationale, 16 avril 2014
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1933 Pagès, Albert Au Ruanda, sur les bords du lac Kivu (Congo belge). Un royaume hamite au centre de l'Afrique. T. I
Dans « Un royaume hamite au centre de l'Afrique », le père Pagès, influencé par De Gobineau, écrit l'histoire du Rwanda en terme de races. « Le mot Hamites sert à désigner les Batutsi. La communauté d'origine des Hamites avec les Sémites (Egyptiens ou Abyssins) semble hors de conteste. » (p. 5)
Dans cette histoire du Ruanda, le chanoine de Lacger définit des stéréotypes qui alimenteront la propagande génocidaire. « Les batutsi sont, à n'en pas douter, les derniers venus au Ruanda [...] Leur suprématie n'est pas contestée. A quoi tient-elle ? A trois éléments : l'un racial, leur supériorité de type physique [...] ; l'autre économique : ce sont des magnats, dont la richesse est constituée par de grands troupeaux de bovins [...] ; le troisième politique : ce sont des hommes nés pour le commandement. » (p. 51)
« L'ennemi principal est le Tutsi [...] qui n'a jamais reconnu et ne reconnaît pas encore les réalités de la Révolution Sociale de 1959 et qui veut reconquérir le pouvoir ».
L'ambassadeur de France partage le point de vue de la Coalition pour la Défense de la République (CDR) qui juge que le président Habyarimana est « usé » et « a finalement tout raté ».
La France et le Rwanda font retirer de la déclaration du Président du Conseil de sécurité la phrase affirmant que les forces gouvernementales étaient responsables de l'essentiel des massacres.
En plein génocide, alors que le FPR chasse les tueurs de l'est du Rwanda, le général Quesnot s'inquiète de la création d'un « Tutsiland » avec l'aide anglo-saxonne et écrit au président Mitterrand : « Nous disposons des moyens et des relais d'une stratégie indirecte qui pourraient rétablir un certain équilibre ».
A Cyangugu, le colonel Rosier, commandant des forces spéciales, se refuse à désarmer les miliciens, déclarant : « Les miliciens font la guerre. Par souci de neutralité, nous n'avons pas à intervenir. Sinon, demain, s'il y a des infiltrations de rebelles, on nous fera porter le chapeau. »
17 décembre 2020 Base de données France Génocide Tutsi - Lettre d'information no 3
Quelques rubriques : Déplacement de batteries antiaériennes - Les États-Unis ne soutenaient pas le FPR - La menace anti-aérienne à Kigali en avril 1994 - De Grossouvre aurait prévenu Mobutu - L'assassinat de Joseph Kavaruganda - 500 soldats belges interdits d'atterrir au Rwanda - Pour la CIA, l'attentat et les massacres ont été initiés par les extrémistes hutu - Le FPR dénonce le génocide le 13 avril 1994 - Les armes achetées aux Seychelles grâce à la BNP - Histoire du Rwanda - Etc.
L'article du Canard enchaîné du 28 octobre 2020 suscite la polémique à propos de l'historienne Julie d'Andurain qui a rédigé une notice sur l'opération Turquoise dans l'édition 2018 du Dictionnaire des opérations extérieures de l'armée française. Elle y commet de grossières erreurs factuelles et de nombreuses omissions. Au lieu de parler de génocide des Tutsi, elle évoque des « massacres entre Hutus et Tutsis ». C'est la participation de cette historienne à la commission sur le Rwanda présidée par Vincent Duclert qui pose problème. Mise en cause, Julie d'Andurain s'est dite victime d'un « lynchage médiatique » et a alerté ses collègues chercheurs qui ont publié un message de soutien. Suite à la protestation de deux historiens qui ont estimé que le texte de Julie d'Andurain était « au cœur de la négation », la majorité des membres du bureau de la Société française d'histoire des outre-mers (SFHOM), qui avaient pris sa défense, ont démissionné. Au final, Vincent Duclert a pris acte de la décision de madame d'Andurain « de se mettre en retrait des travaux de la Commission ».
30 septembre 2020 Exécution d'un mandat d'arrêt international et génocide [des Tutsi] rwandais
La Cour de cassation rejette le pourvoi formé par Félicien Kabuga contre sa remise au Mécanisme international qui succède au Tribunal pénal international pour le Rwanda chargé de juger les personnes présumées responsables du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994
3 juillet 2020 Gras, Romain Génocide des Tutsi : la justice française referme le dossier sur l'attentat contre l'avion de Juvénal Habyarimana
La cour d'appel de Paris a confirmé le non-lieu dans l'instruction sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana. Ouverte en mars 1998, cette instruction a mené le juge Bruguière à accuser Paul Kagame d'avoir commis l'attentat contre le président Habyarimana et provoqué le génocide des Tutsi pour prendre le pouvoir. Il a été contredit par l'expertise réalisée à Kigali à la demande de son successeur. Le tir qui a abattu l'avion serait parti du camp militaire de Kanombe ou de son environnement immédiat. Un attentat commis par les extrémistes du Hutu Power semble le scénario le plus probable. En conclusion, le juge français rend donc un non-lieu en faveur des proches de Paul Kagame accusés par le juge Bruguière. Cette affaire, qui a provoqué la rupture des relations diplomatiques, n'est pas encore close. La France n'a plus d'ambassadeur à Kigali depuis 2015.
12 juin 2020 Le Conseil d'État statuant dans sa formation la plus solennelle [sur la consultation anticipée de certaines archives du Président François Mitterrand par François Graner]
La décision du Conseil d'État invoque l'article 15 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration », qui garantit le droit d'accès aux documents d'archives publiques, ainsi que l'article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales relatif à la liberté d'expression, duquel peut résulter – à certaines conditions – un droit d'accès à des informations détenues par l'État.
16 mai 2020 Un des principaux génocidaires rwandais arrêté par les gendarmes après 25 ans de cavale
Félicien Kabuga, membre de l'Akazu, président du comité d'initiative de la RTLM et financier présumé du génocide, a été arrêté en France après 25 ans de cavale.
Sam Kiley raconte comment le père Curic, rencontré à Kibuye le 25 juin 1994, l'a incité à se rendre à Bisesero où il a découvert que les massacres des Tutsi continuaient. Le 26 juin, en route pour Goma par Gisenyi, il rencontre un convoi militaire français. Il alerte le capitaine Eric Bucquet et lui montre Bisesero sur la carte devant une caméra de CNN. Les Français ne porteront pas secours aux Tutsi. Le 29 juin, Kiley retourne à Gishyita près de Bisesero et prévient le capitaine de frégate Marin Gillier qui ne veut rien entendre. Le 30 juin, Kiley le précède à Gisovu et avec Michel Peyrard de Paris-Match, ils vont trouver des survivants à Bisesero. Peyrard va prévenir le capitaine Dunant et l'adjudant-chef Prungnaud qui déclenchent l'opération de secours.
Le colonel Rwagafilita déclare en novembre 1990 au général Varret : « les Tutsis ne sont pas très nombreux, on va les liquider ». Varret avertit sa hiérarchie, mais rien ne change. En 1993, il est évincé du commandement de la Mission militaire de coopération. Il dénonce un lobby militaire.
A propos de l'attentat contre le président rwandais Habyarimana, Mediapart et Radio France révèlent une note de la DGSE qui estime que les deux principaux commanditaires sont les colonels Théoneste Bagosora et Laurent Serubuga, ce dernier se trouvant en France. Cette note conforte le témoignage de Jean Birara du 26 mai 1994. Pourquoi cette note DGSE du 22 septembre 1994 n'a-t-elle jamais été prise en compte ?
Alors que le commandement français prétend que le lieutenant-colonel Duval alias Diego n'a pas rendu compte de sa rencontre le 27 juin 1994 avec des Tutsi traqués à Bisesero, une vidéo du lendemain montre le sergent Meynier informant de cette situation tragique le colonel Rosier qui semble ne pas s'en inquièter. Il ne donnera pas d'ordre de leur porter secours.
Dans l'instruction judiciaire sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, le parquet de Paris a requis un non-lieu en faveur des Rwandais inculpés par le juge Bruguière. Il ne relève pas les indices qui conduisent à établir une complicité française avec les auteurs de l'attentat : présence de militaires français sur les lieux du crash, disparition de la boîte noire de l'avion et des débris de missiles, rôle de l'ex-capitaine Barril, présence de missiles Mistral à Kigali...
Après 61 ans de mensonges, le président de la République reconnaît que le mathématicien Maurice Audin a été assassiné par des militaires français à Alger en 1957 et que de telles « disparitions » se sont comptées par milliers en Algérie.
Ce rapport d'un officier belge de 1918 montre les tentatives du Mwami Musinga pour préserver son pouvoir alors que son pays est assailli par les Européens. Menacé par les Belges venant du Congo, il a accepté la domination allemande. Mais les Belges avec leur Force publique chassent les Allemands du Ruanda-Urundi en 1916. Ils mettent le Mwami en prison pour trahison, puis se ravisent. Le pays est dévasté par la guerre. Les Pères blancs, dont beaucoup sont Français, accueillent les Belges à bras ouverts. Ils vont encore augmenter leur pouvoir au détriment des autorités traditionnelles. Le Mwami confie ici ses griefs contre eux. Il demande qu'ils se cantonnent dans leur religion et cessent de s'occuper des affaires du pays.
18 septembre 2008 Minnaert, Stefaan Les Pères Blancs et la Société Rwandaise durant l'Époque Coloniale Allemande (1900 -1916). Une rencontre entre cultures et religions, in Les Religions au Rwanda, défis, convergences et compétitions, Actes du Colloque International des 18-19 septembre 2008 à Butare/Huye, Editions de l'Université Nationale du Rwanda, Septembre 2009, pp. 53-101.
Stefaan Minnaert, ancien bibliothécaire de la maison des Pères blancs à Rome, révèle les documents originaux, quelque peu différents de l'histoire sainte racontée pour l'édification des chrétiens. On apprend ici qu'à la mission de Rwaza en 1904, le père Léon Classe, futur évêque du Rwanda, ne dédaignait pas de recourir aux armes à feu pour punir les indigènes qui refusaient de travailler à la construction de la mission. Ce recours à la force n'est pas étranger à la mort du père Loupias en 1910.
8 juillet 1998 Quilès, Paul Audition de M. le Préfet Claude Silberzahn, directeur général de la DGSE (1989-1993) (huis clos)
La DGSE avait regretté, dès 1991, l'engagement croissant de l'appareil militaire français dans l'affaire du Rwanda et préconisé par écrit et par oral, dès 1992, le désengagement militaire de la France. L'appareil militaire français a été présomptueux sur ses moyens, décalé par rapport à la réalité, inconscient de son ignorance du terrain.
Wolfgang Blam, médecin allemand, est resté à Kibuye jusqu'à la mi-mai 1994. Il tenta de porter secours aux Tutsi parqués dans le stade mais en vain. Furent aussi exterminés sous ses yeux ses beaux-frères et Béatrice, la femme du directeur de l'hôpital, Camille Kalimwabo, et leurs quatre enfants. Avec son épouse Jackie et leur fils nouveau-né, ils devinrent du gibier traqué jusqu'à ce qu'ils soient secourus par des compatriotes en bateau. Son récit des événements est précis, froid et cinglant. Original en allemand
L'ex-capitaine Barril a rencontré fin mai - début juin 1994 des membres du gouvernement rwandais à Gisenyi. Il a été introduit par le colonel Serubuga. Il était accompagné par trois mercenaires de « race » blanche dont un spécialiste du tir mortier.
Le major Ntambabazi Charles, commandant la compagnie de transports à Kanombe, révèle que deux compagnies paras-commando ont été déplacées du camp de Kanombe au camp de la Garde présidentielle à Kimuhurura le 1er ou le 2 avril 1994.
Le 26 juin 1994, une équipe de CNN suit un convoi militaire français qui se dirige de Goma au Zaïre vers Kibuye au Rwanda. Ils croisent des journalistes dont Sam Kiley du Times qui reviennent de Bisesero et alertent le capitaine Eric Bucquet ssur la situation des derniers survivants tutsi qui sont toujours traqués. Kiley lui montre Bisesero sur la carte. Les journalistes Patrick de Saint Exupéry du Figaro et François Hugeux de L'Express relateront cette rencontre. Mais les militaires français laisseront continuer les massacres jusqu'à ce que le 30 juin de retour à Bisesero, Sam Kiley aidé de Michel Peyrard de Paris-Match convainquent des militaires français de porter secours aux morts-vivants.
De son entretien avec M. A. Gasana, ancien Ministre des Affaires étrangères du Rwanda, l'ambassadeur de Belgique à Dar Es-Salaam retient que la culpabilité de la garde présidentielle et de l'armée rwandaise dans l'assassinat du président Habyarimana et les massacres qui ont suivi ne fait pratiquement aucun doute.
80 tonnes d'obus, roquettes, mortiers, la France poursuit ses livraisons d'armes aux FAR à Kigali en dépit des accords de paix d'Arusha. Willy Claes, ministre belge des Affaires étrangères, rapporte que le secrétaire général des Nations Unies s'en inquiète.
26 septembre 1933 Servranckx, André Territoires du Ruanda Urundi. Résidence du Ruanda. Territoire d'Astrida. Rapport de Sortie de Charge. Etabli par M. Servranckx André, Administrateur Territorial de Ière Cl. [Première Classe]. ayant administré le Territoire d'Astrida depuis le 27 Aout 1932. 69 pages.
« On peut écrire que distinction Batutsi - Bahutu ne comporte pas aux yeux de l'indigène, comme pour nous, une distinction de race, mais de richesse et d'influence. Un Muhutu détenteur de vaches est un Mututsi ».